La santé en danger

Je viens de lire quelque chose qui est vraiment très flippant mais à la fois significatif de notre époque: 23% des étudiants ont renoncés à des soins en 2005 pour des raisons financières contre 13% dans la population en général.

La LMDE (La Mutuelle Des Étudiants) a menée une enquête auprès de 9200 étudiants. Cette étude montre que 13% des étudiants ne disposent pas d'une complémentaire santé contre 7% en 2002 et 10% de la population générale. Cela est dû la plus part du temps au coût pour 39% des sondés, mais, et cela est plus alarmant, 16% des femmes et 29% des hommes considèrent comme inutile de souscrire à une mutuelle. Cette situation les contraint alors à renoncer aux soins notamment ophtalmologiques ou dentaires.

Pour moi cela soulève un problème bien plus profond. Ce n'est pas tellement le prix de la mutuelle qui rebute les futurs adhérents mais plutôt les prix prohibitifs pratiqués par certains médecins. Que répondre à une personne dont le chirurgien, professeur dans un très grand hôpital parisien lui demande 2500 euros de dépassements d'honoraires, ou à la mère de famille dont l'orthodontiste de son enfant demande 800 euros pour un semestre de traitement, soit environ une visite toutes les 3 semaines pour réglage et vérification de l'appareil, ce qui ramène la visite à 100 euros!!! La Sécurité Sociale (SS) n'intervenant qu'à hauteur de 193,50 euros ! Il faut effectivement mieux que le cher bambin est des parents avec une très très bonne couverture complémentaire.

Voilà le réel problème : les prix pratiqués par les médecins et autres professionnels de santé. Comment expliquer qu'une semelle orthopédique soit facturée 170 euros alors que la base de remboursement de la SS est de 23,90 euros soit un remboursement, à 65%, de 15,53 euros!!! Il est vrai que la CPAM n'a pas revu certains de ses tarifs depuis des années mais le prix de vente lui augmente régulièrement. Malheureusement le pouvoir d'achat des gens, lui, n'a pas augmenté! Croyez vous vraiment que les mutuelles et autres assurances puissent pendre autant à leur charge sans contrepartie financière? Voilà pour moi où se situe vraiment le soucis : le prix des complémentaires augmentent inversement proportionnel au coût demandé! Là devrait plutôt se baser le combat de l'Etat plutôt que sur la prise en charge des assurances ou autres frais affairants aux médecins